• Qu'est-ce qu'il se passe Florent ?

    « Florent ! Florent qu'est ce qu'il se passe ?! Florent ! FLORENT ?! »

    Ce n'est pas ce qu'elle a dit, car elle ne parle pas, mais elle l'a pensé. Elle l'a hurlé dans ses pensées, si fort que tu t'es surpris à l'entendre. Mais qu'est-ce qu'il se passe, Flo ? Qui est-t-elle et pourquoi hurle-t-elle ainsi ?

    Elle tremble entre tes mains, mais pour savoir pourquoi elle tremble, pourquoi son esprit hurle si fort que tu peux l'entendre, il faut observer. Ouvre les yeux, Flo.

    J'ai pas envie.

    Pas envie ? Pas envie.Pas envie pourquoi ? Pas envie parce que je tiens sa main. Je la sens qui tremble. Mais elle ne tremble pas de peur. Elle frémit, frémit comme si elle était heureuse. C'est pour ça que tu ne réponds pas à son appel. Parce qu'elle n'attend pas de réponse. Tu pourrais ouvrir les yeux. Savourer plus de détails encore, mais tu savoures déjà cet instant présent. Celui où ton attention est focalisée sur la main de ta moitié.

    Focalisé sur sa chaleur. Sur sa douceur. Sur toutes ses phalanges. Sa peau pâle comme la lune. Sa pression contre la tienne. Tout en cette main t’es rendu à un niveau quasi divin. Ta douce moitié se tourne vers toi. Tu le sens à sa main. Tu le sens à son souffle frais mais chaud vers ton visage.

    Là, maintenant, tout de suite, Flo, tu te sens bien. Alors tu ouvres les yeux. Et tu réalises que ce n’est pas Norah qui tremblait, c’était toi. C’est toi qui avait peur. Voilà. Ce qu’il y avait. Voilà pourquoi elle hurlait. Elle s’inquiétait pour toi. Pour toi. Parce que tu es quelqu’un d’important pour elle. À son égard, tu es aussi divin qu’elle, probablement. Voici bien une notion qui t’était alors inconnue.

    Tu regardes. Tu regardes la montagne. Tu regardes la neige.

    Tu sens. Tu sens le vent. Tu sens sa chaleur mêlée d’un froid mordant.

    N’oublie pas, Flo. Le seul truc chaud dans cette histoire, c’est la main qui serre la tienne. Ces yeux qui te regardent sont chauds aussi. D’un bleu envoûtant. Même si elle était borgne ou avec des yeux blafards, elle aurait quand même de beaux yeux. Parce que tout en elle est beau, tout reluit, tout brille de mille feux et d’un éclat pur et doux. Contrairement à toi.

    Hey. Flo. Tu sais ce que je crois ? Moi, je crois que t’es non seulement amoureux d’elle, mais qu’elle te donne envie de vivre.  

    Elle qui a sa main dans la tienne. Elle dont les yeux sont si doux parce qu’ils regardent les tiens. Sont-ils doux, Flo, tes yeux ? « oui » Répondent les yeux de Norah.

    Alors, enrobé d’un manteau doux, emmitouflé dans toute cette douceur, tu te surprends à sourire. Ouais Flo, t’as envie de vivre. T’es tellement envie de vivre, juste pour être enlacé ces yeux là. Regarder cette montagne là. Sentir ce vent là. Tu ne veux vivre rien que pour ça. Mais le vivre pour toujours.

    Toujours ?

    Ouais. Toujours. Tu voudrais que ce moment dur toujours. Norah sourit à son tour. Car ton sourire est son dieu soleil. Elle l’aime tellement qu’elle le brave chaque matin, elle lui court après, le sourire aux lèvres. Elle sourit parce que ce sourire vaux pour elle tout les « je t’aime » Florent Pinabel qui sourit, qui par dessus tout lui sourit, c’est son plus beau présent. Son plus beau trésor.

    Elle resserre un peu plus ses doigts sur ceux de sa moitié. Et tourne les yeux vers ce paysage. Florent ne la suit pas. Il la regarde s’extasier. Statique tel un robot. Juste programmé à regarder sourire Norah, envoûtés par les plaisirs fourbes de la montagne.

    Puis il regarde la montagne. Pour la première fois. Le jeune écossais regarde les montagnes Alpines. Certainement pas pour la dernière fois. Le vieil Irlandais a rendu son sourire à sa moitié. Pour la première fois depuis longtemps. Le petit Français se sent le goût de vivre. 


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